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Elle se rêvait en grande tragédienne. Elle était plutôt faite pour faire rire. Demain, dimanche, Chrystelle Gourdel, metteuse en scène se produira avec sept comédiens de l’Atelier Théâtre de l’Austreberthe (Athéa) sur la scène à ciel ouvert de l’Armada pour jouer les diablogues de Roland Dubillard. Une pincée d’humour pour pimenter la fête.

Quand elle a découvert l’appel à projet de Michel Bussi lancé afin de faire venir sur l’Armada dix troupes de spectacle amateur, elle n’a pas attendu longtemps pour saisir l’opportunité. « Nous avions justement mis en scène les diablogues de Roland Dubillard et trois saynètes portaient sur le thème de l’eau ». Un faux marin se rêve en vieux loup de mer, deux plongeurs s’inventent tous les prétextes pour ne pas plonger, un peintre des dimanches s’évertue à peindre son ami Georges pour la Saint-Georges : ces dialogues absurdes à la Beckett sont un régal d’intelligence et de finesse.

Amoureuse de Molière autant que du théâtre de boulevard, Chrystelle a toujours mis le rire au centre de sa vie : « J’aime les portes qui claquent et les amants dans le placard ! » Sa passion pour la scène remonte à son adolescence : après avoir suivi la section théâtre au lycée Jeanne d’Arc à Rouen, elle entre au Conservatoire, devient comédienne et le restera pendant 10 ans. Puis la curiosité la pousse à explorer d’autres rivages : la presse écrite, le travail du pastel… encore 10 ans. « Ma vie fonctionne par périodes de 10 ans ! » réalise-t-elle « mais ce qui compte pour moi, ce sont surtout les rencontres qui me nourrissent » . Malgré tout, Chrystelle Gourdel finit par revenir vers le théâtre. On ne tire pas un trait si facilement sur une passion plus que jamais chevillée au corps. Elle rejoint ainsi en 2013 l’Athéa avant d’en prendre la présidence en 2022 .  Au sortir du Covid, « le besoin de rire était comme une évidence. C’est dans ce contexte que nous avons eu l’idée de monter les diablogues de Roland Dubillard, qui ont d’ailleurs tout de suite reçu un excellent accueil de la part du public » et dont sont extraites les trois saynètes choisies pour l’Armada. Résultat :  un spectacle d’une trentaine de minutes qui n’engendre pas la mélancolie, déjà produit samedi après-midi, il sera rejoué ce dimanche au même endroit entre 17h et 19h.  « C’était un petit défi de se produire ainsi en plein air devant un public qui n’est pas forcément acquis ! » reconnaît notre metteuse en Seine. Et après ? Chrystelle Gourdel fait son calcul : cela fait 10 ans maintenant qu’elle a adhéré à l’Athéa, mais qu’on se rassure : « Nous avons encore plein de projets pour l’année prochaine avec de nouveaux ateliers animés par des grand professionnels du théâtre ». Une surprise pour la rentrée : rendez-vous donc au mois de septembre pour les inscriptions.

« Le loup de mer », « Le plongeon » et « Saint-Georges », trois diablogues de Roland Dubillard présentés par l’Athéa. De 17h à 19h, dimanche 11 juin, sur la scène située près du hangar France 3 face au bateau Etoile Molène, au pied du pont Flaubert.

Plus d’infos 06 18 65 15 03