Sa venue est exceptionnelle, ses dimensions le sont tout autant. Présent pour la première fois à l’Armada, le Bima Suci fait voyager la culture de l’Indonésie et la chaleur de son peuple jusque sur les quais rouennais.
Le navire-école de la marine indonésienne est incontestablement l’une des vedettes de cette édition. Il faut bien reconnaitre que plusieurs facteurs contribuent à ce succès. Ce jeune vaisseau est le plus grand navire d’entraînement à la voile construit en Europe après la Seconde Guerre mondiale et l’un des plus grands voiliers en activité au monde. Sorti d’un chantier naval espagnol, il a été lancé le 17 octobre 2016 mais n’est entré en service que le 12 septembre 2017. En novembre 2017, il arrivait à Surabaya, son port d’attache en Indonésie.
Le Bima Suci est long de 111,2 m, battant légèrement les 108,8 m du Dar Mlodziezy. Son plus haut mât s’élève à 49 m. Sur ce point précis, le Cuauhtémoc culmine avec deux petits mètres de plus, mais il est loin de rivaliser question longueur puisque cet emblème mexicain ne mesure que 90,5 m. Doté de moyens de navigation et de communication plus avancés que son prédécesseur, le Bima Suci accueille à son bord un équipage de 95 permanents et 100 cadets. Une chose est sûre : si la foule se masse près de ce bateau, ce n’est pas uniquement pour ses caractéristiques techniques. C’est bel et bien l’accueil chaleureux réservé à tous les visiteurs qui les incite à embarquer.
« C’est sa première participation à l’Armada ! En 2019, les élections présidentielles organisées en Indonésie ne constituaient pas un contexte favorable à sa venue », explique Christophe, officier de liaison ravi d’être sur ce pont pour ce bel événement. Son rôle est de faciliter l’escale sur tous les plans : relations presse, ravitaillement en eau, présentation d’activités touristiques locales… « Ce navire est une vraie ambassade flottante. L’Indonésie est un pays peu connu par les Français. Le commandant et tous ses marins souhaitent vivement profiter de leur déplacement pour montrer leur culture et leurs traditions. Ce qui est particulièrement frappant, c’est leur sens de l’accueil. Dès mon arrivée, ils m’ont dit que je faisais partie de l’équipage. Ils avaient un peu peur de l’inconnu mais sont extrêmement heureux d’être ici. D’une gentillesse absolue, ils m’invitent à partager leur repas midi et soir, proposent de mettre une cabine à ma disposition en cas de besoin… Ce n’est pas forcément un état d’esprit que je rencontre sur tous les navires. »
Partant d’Alger, le Bima Suci a connu dix jours de transit et deux jours au large du Havre avant de trouver son emplacement à l’Armada. Son arrivée festive a donné le ton. Des démonstrations de danse et de musique rehaussées de tenues colorées ont séduit le public. L’équipage a également été remarqué lors du traditionnel défilé des marins. Une petite visite s’impose donc pour tester – et bien rapidement approuver – la qualité de l’accueil. Les Indonésiens affichent de francs sourires et posent volontiers pour les photos souvenirs. Marie-Christine conservera longtemps ce précieux cliché pris par son mari Sébastien. « Les hommes à bord sont vraiment adorables et nous sentons qu’ils ont à cœur de partager leur culture. Il y a quelques costumes et objets traditionnels exposés sur le pont et le bateau est vraiment très beau », commente ce couple, fidèle du rassemblement de voiliers.
Quelques pas plus loin, en se dirigeant vers la proue, Valérie et Claudine ont trouvé l’emplacement idéal pour croquer. Ces artistes dessinent dans cet environnement si agréable. « On se sent bien ici et nous avons été immédiatement les bienvenues. On en profite, on saisit l’inspiration et on laisse parler notre créativité. L’équipage est charmant et on a laissé nos maris en plus… La vie est belle ! », plaisantent-elles.
Contrairement à ce duo talentueux qui restera sur place le temps nécessaire à la réalisation de leur œuvre, il faudra bien se résoudre à quitter le navire pour laisser la place à de nouveaux venus. Là encore, arrivés au bout de la passerelle, les visiteurs sont surpris par la bienveillance du marin qui les attend. Ce dernier tend volontiers la main pour aider les passagers qui en ont besoin et ne cessent de joindre ses deux paumes pour adresser des saluts respectueux à tous ceux qui ont accordé de l’attention à son navire et au pays dont il est un fier représentant.