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Sans ces forces vives, un événement de cette ampleur ne pourrait pas voir le jour et voguer aussi sereinement. Sans contrepartie, si ce n’est le plaisir d’aider, ces femmes et ces hommes donnent de leur temps pour garantir le succès de l’Armada.

Sur les quais de Rouen et aux abords, ils sont partout mais pourraient presque passer inaperçus. Tout visiteur les croise assurément, de manière inopinée ou à certains postes-clés. Identifiables aux gilets, tee-shirts, chemises et tours de cou aux couleurs de l’Armada qu’ils arborent, les bénévoles effectuent de nombreuses missions confiées par l’association organisatrice.

Rien n’a été laissé au hasard. Après avoir fait part de leur souhait de s’investir voilà plusieurs mois, les volontaires ont participé à de multiples réunions pour affiner leur intervention. Ces chevilles ouvrières sont désormais sur place, tantôt aux premières loges de ce grand rassemblement, tantôt dans l’ombre. Prêts à affronter le soleil écrasant, Anne-Marie et Jean-Paul font équipe à l’heure de notre entrevue. Auprès d’eux, la file des personnes souhaitant monter à bord de l’Etoile du Roy s’allonge inexorablement. Leur mission première est de réguler les flux, toujours avec le sourire et une dose de pédagogie. En jetant un œil à la foule impatiente, on se doute que cela pourrait vite être l’anarchie sans eux. « Nous veillons à éviter les bouchons. Nous faisons passer les groupes en respectant en premier lieu la capacité d’accueil de la passerelle, puis ceux qui ont terminé empruntent le chemin du retour. Les visiteurs sont compréhensifs et il y a un faible nombre de râleurs », estime Jean-Paul. « Il y a vraiment tous les âges et tous les profils. Les gens sont véritablement heureux lorsqu’ils repassent devant nous après avoir découvert le navire », complète Anne-Marie.

Tous deux évoluent actuellement dans un domaine bien éloigné de leur activité professionnelle. Anne-Marie, ingénieur eaux et forêts, est bénévole à l’Armada pour la première fois mais cette rotarienne a l’habitude de donner de son temps au service d’autrui et de projets divers. Jean-Paul, médecin, est quant à lui coutumier du fait « C’est la troisième édition où je suis bénévole. J’assure la fonction d’officier de liaison. Je suis le trait d’union entre l’organisation et ce bateau derrière moi pendant toute la durée de l’événement. Lors des précédentes éditions, j’ai été affecté au Charles-Marie puis à la Recouvrance. Outre l’accueil du public, je suis notamment chargé de régler toutes les demandes du bord : un souci électrique, un besoin de déplacement de l’équipage… Je suis pour cela en contact avec le bloc, le poste central de l’Armada. »

En sa qualité d’agent de proximité, Anne-Marie est rattachée à un bateau différent chaque jour : hier le Charles-Marie, aujourd’hui l’Etoile du Roy, demain la Licorne. « Je vais également accompagner des marins étrangers à Paris ce jeudi, le temps d’une petite visite de la capitale. Ils sont nombreux à vouloir profiter de leur venue pour se rendre sur quelques sites touristiques et lieux de mémoire : le Mont-Saint-Michel, les plages du Débarquement… »

Anne-Marie et Jean-Paul ont tous deux spécialement posé des jours pour s’investir lors de cette édition 2023. Et naturellement, lorsqu’on leur demande s’ils ont un petit message pour conclure cette interview, ils répondent d’une même voix : « Si on peut inciter les lecteurs à s’engager dans le bénévolat, ce serait très bien ! Il ne faut pas attendre que l’on nous donne tout, mais il est important de partager et de participer à la vie de la communauté. » En retour, Anne-Marie et Jean-Paul se nourrissent d’expériences enrichissantes. De ses participations antérieures, le médecin reconnaît volontiers qu’il ne retient que des bons souvenirs.