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A l’occasion de l’Armada, de nombreux navires ont rejoint les quais de Rouen. Provenant de divers pays et datant d’époques différentes, connaissons-nous réellement leur histoire et leur origine ? Entre corsaires et visites, partons, aujourd’hui, à l’abordage du Renard !

Le Renard est un cotre corsaire français de 30 mètres construit en 1991. Sa particularité n’est pas des moindres : c’est une réplique à l’identique du dernier navire armé par le corsaire Robert Surcouf.

Pour mieux comprendre l’histoire de Robert Surcouf, il est important de ne pas confondre les corsaires et les pirates. Les premiers sont des capitaines ou marins pillant les navires ennemis, n’agissant qu’en période de guerre avec ordre étatique. A l’inverse, un pirate agit illégalement et à toutes les périodes ; les bénéfices de ses pillages ne reviennent qu’à lui seul.

Nous sommes en 1773 à Saint-Malo, un garçon nommé Robert vient agrandir la famille Surcouf. Cette famille de corsaires est cousine de l’illustre René Duguay-Trouin, dont Robert va suivre la voie remarquable. D’origine irlandaise, Robert Surcouf fera de la haine des Anglais son mot d’ordre. C’est alors tout naturellement qu’il devient corsaire pour le compte de l’État français dans le cadre des guerres napoléoniennes, combattant ainsi les navires anglais sur les routes des Indes. Cette époque marque la gloire des Français avec de nombreuses victoires, faisant de Saint-Malo le repère privilégié des corsaires français. A 13 ans, il s’engage dans la marine et c’est en 1776 qu’il réalise son premier coup d’éclat. Cette victoire le rend célèbre et propage la crainte dans tous les royaumes britanniques. Avec la prise du Triton, sa carrière est lancée.

Le zénith de cette carrière sera atteint en 1800 avec la prise du Kent, navire marchand de la Compagnie britannique des Indes. Avec ses 18 canons et 190 hommes, il livre une lutte sans merci à ce bateau muni, lui, de 40 canons et 437 hommes. Cette victoire est l’une de ses meilleures et l’une des plus importantes pour la France. En 1809, sa carrière de marin prend peu à peu fin et Robert Surcouf se consacre à l’armement des navires.

Durant toute sa carrière, il se sera emparé de 44 bateaux ennemis et il aura préparé plus d’une centaine d’expéditions. Le Renard aura été le dernier navire armé par cet illustre corsaire. À bord, il comptait 46 marins de plusieurs nationalités.

Pour cette carrière d’exception, Robert Surcouf hérite du surnom de “roi des corsaires”. Il restera le plus connu de l’histoire de France. Un sous-marin français des Forces Françaises Libres de la Seconde Guerre mondiale a été baptisé “Surcouf” en l’honneur de ses victoires et de son courage. Sa mémoire et sa réputation traverse les générations. Aujourd’hui, c’est à l’Armada que vous pouvez retrouver son histoire en embarquant à bord de la réplique du Renard.