Du Havre à Rouen, une soixantaine de communes bordant la Seine seront en fête lors de la Grande Parade. Chacune d’entre elles a une histoire bien souvent liée au tracé du fleuve. Parcourez la carte pour découvrir ces anecdotes.
Rouen
Hier, l’Union normande
L’histoire est tombée dans l’oubli. Et pourtant, fondée en 1905 par la famille Frétigny-Borde, la compagnie fluviale l’Union normande, fut durant près de 80 ans un acteur majeur de la batellerie à Rouen. Principal armateur de barges, pousseurs et remorqueurs, elle avait son siège au 21 quai du Havre (aujourd’hui 80) et possédait ses ateliers sur l’île Lacroix. De cette époque, peu de souvenirs subsistent, si ce n’est un médaillon de Gustave Borde au pied de la résidence qui porte son nom sur l’île Lacroix. Il dirigea l’Union normande de 1924 à 1940 et participa activement à l’essor du port de Rouen.
Anneville-Ambourville
Le trésor d’Anneville
La Seine a toujours servi à la navigation, mais aussi à celle des raids barbares et des pilleurs ! Dès lors, il n’était pas rare que les populations riveraines se sentant menacées enterrent des magots. C’est ainsi qu’en labourant un champ, un 15 mars 1975, un agriculteur d’Anneville tomba sur un trésor de 231 monnaies d’argent, enfoui depuis le IIIe siècle de notre ère ! Le trésor est aujourd’hui conservé au musée des Antiquités de Rouen mais n’est plus exposé.
Arelaune-en-Seine
Pour la petite histoire…
Arelaune-en-Seine, c’est le nom de la commune nouvelle issue de la fusion au 1er janvier 2016 de La Mailleraye-sur-Seine et de Saint-Nicolas-de-Bliquetuit. Mais c’est un nom qui nous vient aussi du fond des âges ! Il y a bien longtemps, la forêt de Brotonne s’appelait en effet forêt d’Arelaune ; et c’est en 1040 qu’elle prit le nom de Brotonne en hommage à saint Condède, un saint britannique ou « breton », qui évangélisa la région.
Bardouville
L’affaire du corset rouge
Sur les hauteurs court la légende du corset rouge. Elle raconte comment le sieur de Bardouville ayant confié avant de partir à la guerre sa jeune épouse Yolaine aux bons soins du prieur de l’abbaye de Saint-Georges de Boscherville, se retrouva en quelque sorte cocufié et comment après avoir trucidé les deux amants, il hissa au sommet de son château le fameux corset rouge ensanglanté. Ce corset rouge, qui servait de signal à son épouse pour inviter le prieur à traverser la Seine, a donné aujourd’hui son nom au bulletin municipal, clin d’œil à cette triste histoire.
Berville-sur-Seine
Le village rue
Au creux du méandre, face à Duclair, ce village rue d’un peu plus de 500 habitants surgit au milieu des prairies, carrières de granulats et zones humides. Pour l’essentiel, son territoire était constitué d’anciens marais et la commune n’aurait sans doute jamais pu se développer si d’importants travaux d’assèchement n’avaient été entrepris à partir de 1841. Malgré tout, la zone reste inondable et c’est ainsi que Berville-sur-Seine a été obligée de se construire tout en longueur.
Canteleu
Une usine allemande souterraine
Caumont est réputée pour sa craie blanche et ses carrières très anciennes qui ont laissé derrière elles tout un réseau de cavités. C’est ainsi que durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupèrent l’une de ces galeries pour y installer une usine de production d’oxygène liquide destinée au fonctionnement des fusées V2. Dissimulée dans la falaise, cette usine de 300 mètres de long construite avec quelque 20 000 tonnes de béton ne fut toutefois jamais opérationnelle, stoppée par le Débarquement allié.
Duclair
Les Eaux Mêlées
Quand les eaux de la pluie et les eaux de l’Austreberthe rencontrent les eaux de la Seine, cela donne l’archipel des Eaux Mêlées. Ce parc paysager au cœur de la ville abrite aujourd’hui un arboretum et met en scène des évocations de Duclair. On y retrouve ainsi la route des fruits, le canard de Duclair et l’ancienne usine Mustad. Cette fabrique de clous à ferrer, fondée en 1891 par un industriel norvégien, marqua en effet pendant un siècle l’histoire de la ville. Elle possédait son propre quai de chargement sur la Seine qui lui permettait notamment de s’approvisionner en fer par bateau.
Gonfreville-l'Orcher
Une riche faune à observer
À quelques encablures de la rive droite de la Seine, Gonfreville-l’Orcher héberge l’Observatoire de la Réserve Naturelle de l’Estuaire de la Seine. Ce lieu permet d’admirer la richesse de la faune et de la flore présentes dans le marais d’Amfard, à la croisée de plusieurs sentiers de découverte.
Grand-Couronne
Du gros poisson
Le plus gros poisson jamais pêché en Seine a été capturé à Grand-Couronne. Il s’agit d’un esturgeon de 212 kg, remonté en 1890 par les frères Billard, pêcheurs originaires de la commune voisine de Petit-Couronne.
Hautot-sur-Seine
Les Vikings bien installés
La commune doit son nom au mot viking hotot, qui signifie maison sur la hauteur, ou sur le rivage. Cette appellation est apparue pour la première fois en 1240. Les Vikings s’étaient en effet installés le long de la Seine dès 898, date de la signature du pacte de Jumièges, concédant la vallée de la Seine à Rollon jusqu’à l’Andelle. À la suite de la transformation de la Normandie en duché en 965, l’église paroissiale d’Hautot est fondée.
Hénouville
Petits bateaux
La base des sports de nature d’Hénouville héberge le club de voile Yacht Club Rouen 76. En 2022, il a réalisé la performance d’intégrer le Top 10 français lors du championnat de France des clubs en dériveurs et remporté six titres de champion de ligue de Normandie.
Heurteauville
Un Espace Naturel Sensible
De 1758 à 2004, la tourbe extraite d’Heurteauville était utilisée en tant qu’engrais ou briquettes de chauffage avant que le site ne soit classé en Espace Naturel Sensible. Depuis, les promeneurs ont investi la tourbière pour observer plus de 150 espèces d’oiseaux et 1 000 espèces de plantes dans un cadre exceptionnel.
Jumièges
Le loup vert
Plusieurs lieux et manifestations de la région porte le nom du loup vert. Ce sont les héritages d’une légende séculaire mettant en scène les moines de Jumièges. Ceux-ci emmenaient leur linge aux nonnes de Pavilly sur le dos d’un âne, un échange de bon procédé après que saint Philibert, fondateur de l’abbaye de Jumièges, fit construire un monastère pour les religieuses locales. Ce pauvre animal fût dévoré par un loup. Découvert par sainte Austreberthe, première abbesse de ce monastère, il devint vert de frayeur et, charmé par la sainte, il reprit le rôle de l’âne.
La Bouille
Il suffira d’un signe
Le célèbre écrivain Hector Malot est né à La Bouille, dans une maison du bord de Seine. Un voilier, lors d’une manœuvre maladroite, vint briser la vitre de sa chambre quelques heures après sa naissance. Les quelques années passées dans cette maison et les histoires de marins racontées par sa mère lui ont donné le goût des voyages.
La Cerlangue
Des graffitis marins
Incisés dans la pierre calcaire des églises, les graffitis mêlent le plus souvent thèmes religieux, croyances et superstitions. À La Cerlangue, dans l’église Saint-Léonard, ils représentent des navires et racontent le passé maritime et fluvial de la commune où les pêcheurs vivaient autrefois en nombre. Pour se protéger des tempêtes, les marins faisaient des offrandes prenant diverses formes : graffitis, vitraux, plaques ou maquettes de bateaux. Un petit trois-mâts votif flotte d’ailleurs à plus de 7 mètres de haut dans la nef de cet édifice.
Le Grand-Quevilly
Une grange dîmière
En lisière de la forêt du Chêne à Leu, la grange du Grand Aulnay accueille des manifestations culturelles et familiales. Ce bâtiment a été entièrement reconstruit sur ce site par la municipalité en 1974. Initialement située sur le domaine du Grand Aulnay, en bordure de Seine, la grange était utilisée au Moyen-Âge pour recueillir l’impôt. On y entreposait les gerbes prélevées sur les récoltes locales. Elle est le seul vestige d’une ferme où se sont succédé au fil des siècles des malades, des marins mis en quarantaine, des prisonniers allemands et des ouvriers des hauts fourneaux.
Le Havre
Le port à l’origine de la fondation de la ville
Premier au niveau français et cinquième à l’échelle européenne pour le trafic de conteneurs, le port maritime du Havre est à l’origine de la naissance de la ville. Il a été créé sous l’impulsion de François 1er en 1517, pour faire face à l’envasement des ports d’Harfleur et d’Honfleur. Le projet se veut alors très ambitieux pour répondre aux opportunités économiques et aux besoins défensifs du royaume. Le site d’implantation, au nord de l’embouchure de la Seine et déjà connu sous le nom de Havre de Grâce, est choisi pour des raisons stratégiques. Le port devient ensuite une ville de fondation royale au XVIe siècle.
Le Mesnil-sous-Jumièges
Un manoir de la vigne
La commune est connue pour sa base de loisirs. Au lieu de piquer une tête dans le lac, l’envie vous prend de plonger dans l’histoire ? Rendez-vous au manoir de la vigne, dit d’Agnès Sorel. La maîtresse adorée de Charles VII y mourut en pleine jeunesse en février 1450. Cette ancienne dépendance de l’abbaye de Jumièges avait un usage agricole et servait d’hébergement pour les hôtes de marque des abbés. Elle a été patiemment restaurée par un particulier amoureux du patrimoine. Son travail permet aujourd’hui la découverte des lieux.
Le Trait
Un chien dans le sous-marin
Siège des Ateliers et Chantiers de la Seine-Inférieure pendant plus de 50 ans, Le Trait fut le berceau de nombreux navires. C’est là que fut construit le dernier sous-marin Narval, baptisé Le Morse et mis à l’eau en 1958. Offert par les couturières d’une filature de la commune, Pic-Pic y embarqua et ne quitta le bord qu’en 1967. Ce chien a effectué 12 023 heures de plongée durant sa carrière militaire. Mascotte qui mangeait à table avec l’équipage, il avait pour mission de détecter les émanations de dioxyde de carbone.
Lillebonne
Ancienne capitale de la cité des Calètes
Lillebonne abrite les vestiges visibles et invisibles d’une des cités antiques les plus importantes du Nord de la Loire : Juliobona. Nommée ainsi en hommage à César, elle est au Ier siècle un lieu d'échanges économiques important, un port où l'on embarque pour l'Angleterre, une cité dont le rayonnement est alors plus grand que celui de Rouen. L'aqueduc, les villas, les remparts, les cimetières et le théâtre constituent un patrimoine archéologique gallo-romain témoignant de son importance à l’époque. Ce passé historique est au cœur d’un vaste projet de valorisation pour faire revivre Juliobona.
Mauny
L’allée couverte
Elle est la seule allée couverte connue en Seine-Maritime. Mis à jour en 1970, fouillé entre 1978 et 1980, cet édifice sépulcral mégalithique a été construit à la lisière de la forêt, dans un petit vallon s'ouvrant sur la vallée de la Seine. Il dessinait à l'origine un rectangle long de 7,5 m sur une largeur interne d’1 m. 115 individus y ont été inhumés. Outre les ossements bien conservés, les objets de parure sont assez nombreux. Après de multiples dégradations, cette allée a été inscrite au titre des monuments historiques en 1998.
Moulineaux
Un château de légende
Visible depuis l’autoroute, le château fort de Robert-le-Diable est l’une des ruines les plus célèbres de la Seine-Maritime. Sa vue imprenable sur la vallée de la Seine en fait un lieu unique pour observer les méandres. Robert-le-Diable n’a cependant jamais existé, il s’agit d’une légende écrite au XIIIe siècle où la femme du duc de Normandie invoqua Satan pour avoir un enfant et qui a donné son nom à l’édifice sans que la raison en soit connue.
Norville
Le droit de marais
Au XVe siècle, l’abbaye de Jumièges accorde aux Norvillais plusieurs privilèges dont celui de faire paître leurs bêtes dans le marais, en échange de la dîme. Après la Révolution, les biens communaux sont partagés entre les habitants mais en 1806, la préfecture annule ce partage au profit du châtelain d’Etelan. Après un long procès, Napoléon accorde à nouveau ce droit de marais pour que chaque foyer puisse soit l’utiliser soit le louer. Depuis, le percepteur remet annuellement à chaque famille une somme symbolique pour la location de ce bien communal.
Notre-Dame-de-Bliquetuit
Un écomusée de la Basse Seine
Notre-Dame-de-Bliquetuit est le siège du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Il possède plus de 11 000 objets, témoignages et documents sur l’artisanat rural, la vie quotidienne, les activités liées au fleuve et la proto-industrie en vallée de Seine, regroupés au sein de l’écomusée de la Basse Seine.
Oudalle
Un sacré déménagement
D’abord installés aux pieds des falaises, les habitants d’Oudalle ont déménagé sur le plateau, en raison de l'érosion. En 1770, il fut décidé de déplacer l’église et de la reconstruire pierre par pierre, près de la mairie. Depuis, le village est donc divisé en deux parties : le plateau avec les installations municipales et la vallée où se trouve l’activité industrielle.
Petit-Couronne
Une maison des champs
Pierre Corneille habitait Rouen mais possédait une maison de campagne à Petit-Couronne, le long de la Seine. Acquise par son père en 1608, agent des eaux et forêts, le poète et écrivain en a hérité en 1639. Il l’appelait sa « maison des champs ». Il a été transformé en 1874 pour devenir un musée consacré à l’écrivain.
Petiville
La Bachelotte
Jusqu’en 1958, des bachots à voile et à rames assuraient le passage de la Seine entre les cales de Petiville et du Vieux-Port (27). Elle aidait les agriculteurs à transporter des animaux entre les deux rives pour faire du commerce. Elle a été remplacée par un bac qui a navigué jusqu’après-guerre. L’ancienne cale marque l’entrée de la véloroute et une aire de pique-nique a été aménagée.
Port-Jérôme-sur-Seine
Les graviers de Notre-Dame
L’ancienne commune de Notre-Dame-de-Gravenchon tire son nom de « grave » pour les graviers présents dans le lit de la Seine et de « chon » qui signifie pays. Avant d’être industrialisée, la cité était peuplée de pêcheurs, car le poisson étant abondant dans l’estuaire, dont de grosses espèces comme le craspois, le marsouin ou le saumon que l’on attrapait à l’aide de filets ou de harpons.
Quevillon
Une île perdue
Avant le dragage de la Seine, la passe de Bardouville était occupée par trois îles donnant naissance à un chenal sinueux et peu profond. L’une d’entre elles appartenait à la commune de Quevillon, l’île du Ronche, et a compté jusqu’à six habitants. En 1888, elle est finalement reliée à celle du Calumet et à la rive gauche, rattachée à Bardouville et renvoyant le chenal sur la rive droite.
Rives-en-Seine
Un drame à Villequier
La famille Vacquerie qui possédait une propriété en bord de Seine à Villequier avait l’habitude de se déplacer en canot pour aller à Caudebec-en-Caux. En septembre 1843, un drame est survenu sur le fleuve. L’embarcation a chaviré et les quatre personnes qui étaient à bord sont mortes noyées. L’une d’entre elles était Léopoldine, la fille de Victor Hugo. L’écrivain en a tiré un ouvrage, Les Contemplations, et cette histoire est désormais racontée dans la maison Vacquerie, devenue le musée Victor-Hugo, géré par le Département.
Rogerville
Le vallon qui a repoussé l’autoroute
Rogerville est surtout connue pour son viaduc, érigé en 1996 pour le passage de l’A29. Mais qui sait que sous les piles du pont se cache un petit paradis ? Une roselière gérée par le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie. Cette zone humide abrite quelques plantes rares dont la Samole de Valérand et la fougère des marais ainsi que de nombreux oiseaux. Pour cette raison, elle est inaccessible pour le public, seul un GR longe la zone. Il était prévu au départ que l’autoroute la traverse mais devant l’émotion des riverains, il a été finalement décidé de construire un viaduc pour la préserver.
Sahurs
Le sentier au bord de l’eau, le soir, 1894
Face à La Bouille, tournée vers le commerce et le fleuve, Sahurs a toujours opposé sa rive campagnarde et sa nature généreuse qui attirèrent en leur temps la belle société. Sur le chemin de halage, une table d’interprétation reproduit la toile d’Alfred Sisley Le sentier au bord de l’eau à Sahurs, le soir. Un voilier dérive dans le courant, l’air fait frissonner les arbres. Image d’une autre époque où la Seine paraissait encore sauvage. Cette table d’interprétation fait partie des 5 itinéraires impressionnistes mis en place par le Département sur le territoire.
Saint-Arnoult
La place aux mouchoirs
Inaugurée en 2013, dans le cadre d’un important programme de réhabilitation, cette place doit son nom aux arbres ornementaux qui y ont été plantés : des Davidia involucrata, autrement appelés les arbres aux mouchoirs à cause de leurs fleurs aux grandes bractées blanches pendantes et spectaculaires.
Saint-Jean-de-Folleville
Un vitrail peu ordinaire
La commune possède une œuvre d’art singulière : le vitrail du Souvenir, dans l’église Saint-Jean-Baptiste. Elaboré en 1920 par le maître verrier Émile Janiaud sur une idée de l’abbé Leclerc, il rend hommage à 25 soldats de la commune, morts au combat pendant la Première Guerre mondiale, en affichant leurs portraits. Leur histoire est racontée au sein d’une exposition permanente installée près du vitrail depuis 2017.
Saint-Martin-de-Boscherville
Des jardins utilitaires
Au chevet de l’abbatiale Saint-Georges située au cœur d’un méandre du fleuve, de romantiques jardins produisent plantes, légumes, fruits et herbes médicinales sur quatre hectares, comme au XVIIe siècle. La vue depuis le parc est en outre l’une des plus belles sur la vallée de la Seine.
Saint-Maurice-d'Etelan
La bascule des marais
Le long de la Seine, les marais de Saint-Maurice d’Ételan ont longtemps accueilli les troupeaux pour le pâturage. Il reste encore un témoin de cette époque, une bascule qui servait à peser le fourrage récolté pour les animaux. Elle est située au croisement de l’impasse du marais et de l’impasse de la ferme, près de l’ancienne forge. Datant du XIXe siècle, elle a été restaurée et on peut lire sur une plaque le nom du fabricant : A. Leprestre de Rouen.
Saint-Pierre-de-Manneville
Magna villa
Pendant deux millénaires, ce village de la boucle de Roumare a abrité un grand domaine agricole d’où l’origine de son nom « magna villa », ou grande ferme. Sur le blason de la commune, des grappes de raisin rappelle que des vignes furent introduite ici par les Romains. Récemment, le conseil municipal a prêté un terrain de 0,6 hectare en bord de Seine pour permettre le retour de la vigne. Première récolte prévue en 2026.
Saint-Pierre-de-Varengeville
Une chaise pour Gargantua
Gargantua était un personnage populaire au Moyen-Âge et on trouvait sa trace un peu partout. A Saint-Pierre-de-Varengeville, une roche située au hameau de la Fontaine et plongeant dans la Seine porte le nom de chaise de Gargantua. On imagine aisément à cet endroit un géant pouvant s’asseoir dans ce creux de la falaise. Cette légende est relatée depuis 1093, d’après les historiens.
Saint-Vigor-d'Ymonville
Port Nerval
Avant le début du XXe siècle, la commune possédait un port de pêche nommé Porquieval ou Port Nerval. Ce petit port situé dans un méandre de la Seine avait pour fonction principale « l’échouage ou la posée » à cause de son banc de sable fixe et naturel. Les courants changeants et capricieux déplaçant les bancs de sable ainsi que les effets de la marée obligeaient les bateaux à y faire escale pour charger et décharger leurs marchandises, et les marins y trouvaient refuge et ravitaillement avant de continuer leur cheminement vers l’aval ou l’amont de la Seine.
Sandouville
La Maison de l’Estuaire
À Sandouville se trouve la Maison de l’Estuaire. Cette dernière propose, toute l’année, des sorties guidées, des activités pédagogiques et aussi dans la salle “Avocette“ une exposition pour découvrir le magnifique espace naturel protégé : la Réserve de l'Estuaire de Seine. Située entre le pont de Tancarville et la baie de Seine, elle s’étend sur 8 500 hectares et attirent plus de 500 espèces animales.
Tancarville
Perché en haut d’une falaise qui surplombe la Seine, le château de Tancarville recense à lui seul des siècles d’histoire. Il a d’ailleurs été classé en 1862, au titre des monuments historiques. Bâti au XIIe siècle par la famille de Tancarville, il est passé entre différentes mains, notamment celles de la famille d’Harcourt pour être aujourd’hui un bien privé (il est donc illégal de s’y rendre sans autorisation). Au XVe siècle, quelques temps après la guerre de Cent ans, Jeanne d’Harcourt y réside avec son époux. Après plusieurs années de mariage, son mari décida de la quitter parce qu’elle était « petite, bossue, et indisposée à avoir des enfants ». La légende raconte qu’un soir, elle rédigea son testament. Et le lendemain, le 4 novembre 1488, elle mourut. Coïncidence ? L’histoire ne le précise pas. Toujours est-il qu’en s’approchant du château, certains auraient entendu des bruits de pas dans la partie la plus récente de l’édifice. D’autres auraient vu de la lumière. Le spectre de Jeanne sans doute.
Val-de-la-Haye
Une dépouille célèbre
La commune de Val-de-la-Haye est située sur la rive droite de la Seine, au sud de la forêt de Roumare. Un bac permet de traverser le fleuve et de rejoindre Petit-Couronne. Pour la petite histoire, le 9 décembre 1840, la dépouille de Napoléon Bonaparte, de retour de Saint-Hélène, est transportée par navire puis par un bateau vapeur en présence du prince de Joinville, du préfet Henri Dupont-Delporte, du général Teste et du maire de Rouen, Henry Barbet. En 1844, une colonne fût érigée en souvenir de cet événement.
Vatteville-la-Rue
Le phare de la Neuville
Les variations de la hauteur des eaux, les brumes, brouillards et les dangers du mascaret ont conduit à un aménagement du fleuve, notamment la construction de feux. En 1842, à Vatteville-la-Rue, les feux de la Vaquerie, aujourd’hui disparus, et de la Neuville ont ainsi été construits. Les tours cylindriques de briques et pierres calcaires mesuraient 2 m de diamètre et 5,30 m de haut avec au sommet un éclairage à petit bec sidéral d’une portée d’environ 4 km. Avec les premiers travaux d'amélioration de la navigation, en 1846, la plupart de ces feux sont éloignés de la rive. Celui de la Neuville est à 400 m.
Yainville
Haute orfèvrerie
A Yainville se trouve la grande entreprise Christofle. Fondée en 1830, l’usine est spécialisée dans l'orfèvrerie de luxe. C'est ici que sont produits les couverts argentés qui ornent des tables du monde entier. La manufacture normande dispose également d'un atelier de haute orfèvrerie dans lequel des pièces uniques sont élaborées.
Yville-sur-Seine
Les joleux d'Yville
Ce mot dérivé de l'ancien français jolleux, désignant un bouffon ou un fou. C’est le surnom qui aurait été attribué aux Yvillais au XVe siècle, selon l'historien Alfred Canel. La légende veut que les habitants, massés sur la berge du fleuve, se moquaient des promenades galantes qu'Agnès Sorel, maîtresse du roi de France Charles VII, faisait sur l'autre rive du fleuve en compagnie de son entreprenant confesseur, le moine Don Bernard.
Aizier
Les sources bleues
C’est dans ce village de la route des chaumières qu’on trouve les eaux les plus cristallines de toute la vallée de la Seine ! Le chemin des sources bleues y conduit depuis Aizier en prenant la direction de Vieux-Port le long du fleuve, au niveau de la passerelle. On doit cette couleur bleu lagon à la présence de marne dans ce sous-sol des bords de Seine. Les sources bleues d’Aizier alimentaient autrefois la maladrerie Saint-Thomas dont on peut encore voir les vestiges de la chapelle à proximité.
Barneville-sur-Seine
Le maquis de Barneville
En pleine Seconde Guerre mondiale, un groupe d’une quinzaine de résistants francs-tireurs est constitué début 1943 pour mener des actions sur la rive gauche de la Seine et notamment autour de Rouen. Rejoint en majorité par des habitants du Petit-Quevilly, et après une première implantation dans la forêt des Essarts, le groupe s’enterre finalement le 1er août 1943 dans une marnière abandonnée dans le bois de la Fromagerie à Barneville-sur-Seine. Malheureusement, dès le 24 août de la même année, ce « maquis » de Barneville est tragiquement démantelé sur dénonciation.
Berville-sur-mer
Un ancien port de pêche
C’était autrefois un important port de pêche, à la confluence de la Risle et de la Seine, et sa particularité est de s’étendre des deux côtés de l’estuaire, formant ainsi sur la rive droite une enclave euroise en Seine-Maritime. Berville-sur-Mer était aussi le point de départ du célèbre bac du Hode qui assurait la traversée de l’estuaire avant la construction du pont de Tancarville.
Caumont
Une usine allemande souterraine
Caumont est réputée pour sa craie blanche et ses carrières très anciennes qui ont laissé derrière elles tout un réseau de cavités. C’est ainsi que durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupèrent l’une de ces galeries pour y installer une usine de production d’oxygène liquide destinée au fonctionnement des fusées V2. Dissimulée dans la falaise, cette usine de 300 mètres de long construite avec quelque 20 000 tonnes de béton ne fut toutefois jamais opérationnelle, stoppée par le Débarquement allié.
Fatouville-Grestain
Le phare chambre d’hôte
Le phare, situé en pleine campagne et classé aux Monuments Historiques en 2011, a été en service de 1849 à 1907. Du haut de ses 33 mètres, il guidait les navires à plus de 44 km avant que les travaux d’endiguement de l’estuaire de la Seine entraînent sa fermeture. Il héberge depuis des chambres d’hôtes.
Fiquefleur-Equainville
Le plus ancien monument roman
L’église Saint-Georges-de-Fiquefleur, inscrit aux Monuments Historiques depuis 1992, est un des plus anciens édifices romans de Normandie. Une grande partie est datée du XIe siècle.
Le Landin
Une vue imprenable depuis le château
Proposant aujourd’hui diverses solutions d’hébergement et pouvant accueillir séminaires et événements, le château du Landin situé sur la commune du même nom a été construit vers 1760 au sommet d'un coteau boisé. Perché à 150 m de hauteur, il domine la boucle de Jumièges et cette position stratégique lui assure un superbe panorama sur le fleuve, l’abbaye et la plaine de Travers Seine. En juin 2020, la première micro-ferme aquaponique de l’Eure, cultivant des végétaux grâce aux poissons, s’installait sur le domaine à l’arrière des écuries.
Marais-Vernier
Un trésor de biodiversité
La commune de Marais-Vernier est surtout connue pour la réserve naturelle nationale du même nom. Située dans un ancien méandre de la Seine, celle-ci est composée de l’ancienne réserve naturelle des Mannevilles, propriété de l’État depuis 1973, et du Marais de Bouquelon acquis en 2002 par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Dans ses prairies humides s’épanouit une flore spécifique : orchis à fleurs lâches, drosera, troscart des marais, cirse des anglais… Propice à la nidification, le site accueille de nombreux oiseaux migrateurs : bécassine des marais, courlis cendré, râle des genêts, cigogne blanche...
Quillebeuf-sur-Seine
A l’embouchure
Située sur la rive gauche, entre les falaises et la Seine, à l’embouchure du fleuve, la commune de Quillebeuf-sur-Seine a longtemps contrôlé les flux de navigation. Point d’entrée vers Rouen et Paris, sa passe était réputée difficile et à marée basse, les navires se retrouvaient coincés, obligés d’attendre la prochaine marée. Les habitants de Quillebeuf avait le privilège de pouvoir devenir pilote de Seine jusqu’en 1848, lorsque les travaux d’endiguement ont commencé.
Saint-Aubin-sur-Quillebeuf
Une virée dans le marais Vernier
La commune est aux portes du marais Vernier et une petite virée s’impose ! Un ancien cascadeur à cheval, Thierry Delabarre, propose ainsi des sorties en attelage à la découverte des chaumières, des gabions et des cigognes (Roulotte en seine normande). La promenade est vivifiante et très vite dépaysante. Pour prolonger la sortie, un musée d’antan plutôt atypique fait découvrir aux visiteurs objets d’autrefois et vieux outils, sur le lieu d’accueil.
Honfleur
Un navire amiral
L’association honfleuraise la Mora – Guillaume le Conquérant a entrepris depuis septembre 2022 la reconstruction du navire amiral sur lequel le duc de Normandie embarqua en 1066 pour la conquête de l’Angleterre. Ce chantier est accompagné d’un projet scénographique et pédagogique immersif racontant cette épopée ainsi que l’histoire maritime de Normandie.
La Rivière-Saint-Sauveur
Des pommes prisonnières
Bien implantée sur cette commune au pied du pont de Normandie, la famille Thibault cultive depuis 1850 le fruit le plus emblématique de la région. Dès le mois de mai, dans les allées du verger, une curiosité attire l’œil. Des carafes de verre d’un litre fleurissent à hauteur d’homme. Les petites pommes soigneusement sélectionnées poursuivent leur croissance dans ces bouteilles ensuite remplies d’un calvados de la maison Drouin prenant le goût du fruit maturé. Cette tradition familiale et originale s’exporte à l’international.
Saint-Samson-de-la-Roque
Le phare en haut de la falaise
Saviez-vous qu’il y a un phare situé à la pointe Est ? Perché sur une falaise dominant l’estuaire de la Seine à plus de 50 m avec un feu fixe blanc, il était avant tout une maison construite au XXe siècle, sous les auspices de l’architecte Léonce Reynaud. C’est un point de vue idéal pour admirer les ponts de Normandie et Tancarville, les communes du Havre et Honfleur et le marais Vernier.
Trouville-la-Haule
Une commune inspirante
Trouville-la-Haule est une petite commune du département de l’Eure. Elle ne possède que 756 habitants mais elle a accueilli, à partir de 1935, un auteur dramatique français : Armand Salacrou. Celui-ci, né en 1899 à Rouen et mort en 1989 au Havre, y a passé six mois par an pendant plus de quinze ans. Il y a écrit de nombreuses pièces de théâtre dont "L'Inconnue d'Arras".
Vieux-Port
Un nom à vocation fluviale
La voie romaine reliant Noviomagus à Juliobona traversait ici le fleuve. Le nom « Vieux-Port » confirme cette vocation fluviale du village. Vieux-Port est, avec ses 57 hectares, une des plus petites communes de l’Eure. Au tournant d’une rue ou en bord de berges, tous les recoins rappellent combien la vie de Vieux-Port était vouée au fleuve. En témoignent encore quelques vestiges, comme le feu de Vieux-Port qui témoigne du trafic fluvial. Un bac qui reliait Vieux-Port à Petiville a été supprimé après-guerre.