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Rouen et la vallée de la Seine ont toujours inspiré les artistes à la recherche d’une lumière et de motifs particuliers à reproduire et à peindre. En Seine-Maritime, le mouvement impressionniste a trouvé des paysages bucoliques, urbains ou industriels… mais aussi un mécène, François Depeaux, entrepreneur rouennais.

Monet, Pissarro, Sisley, Boudin… ont peint la ville de Rouen, les villages alentours et surtout la Seine. Des tables de lecture impressionnistes (29 au total) ont été installées sur les lieux même de la réalisation des toiles, offrant aux promeneurs une lecture de l’œuvre des artistes et du paysage d’aujourd’hui, un véritable musée à ciel ouvert.

Le sentier au bord de l’eau à Sahurs le soir, Alfred Sisley, 1894

Sur cette toile, les différents plans sont identiques formant un effet de miroir. Le regard se disperse sur toutes les touches de couleur, même si l’oeil est attiré un instant par les petites voiles blanches. L’objectif du peintre consiste à transmettre une émotion picturale. Aujourd’hui, prendre le bac entre la Bouille et Sahurs est toujours un moment privilégié.

La Seine à La Bouille, coup de vent, Alfred Sisley, 1894

Sisley, à l’invitation de François Depeaux, quitte Moret-sur-Loing pour répondre à une commande de paysages : la Seine en décor et les reflets de l’eau à reproduire. Le coup de vent est matérialisé par une touche « en virgule » orientée de façon à rendre visible le frémissement des feuilles et le clapotis de l’eau. Les voiles gonflées du bateau accentuent l’évocation du souffle. Aujourd’hui, les installations portuaires de Rouen se sont déplacées vers La Bouille. De toute évidence, les impressionnistes auraient aimé peindre ces silos, le pont Flaubert, les bacs…

Saint-Nicolas-de-Bliquetuit, La Seine à Caudebec-en-Caux, Eugène Boudin, 1889

La composition du tableau est simple : le front de Seine est organisé en trois bandes horizontales (le fleuve, la ville et le ciel) rappelant les estampes japonaises. Aujourd’hui, le front de Seine reconstruit après-guerre avec pour seul vestige, l’église Notre Dame au gothique flamboyant, incite à la découverte.

Entre Quillebeuf et Villequier, William Turner, 1832

Entre 1821 et 1832, Turner sillonne la Seine pour un éditeur anglais de guides de voyage. Aux tons bleus et verts du paysage s’opposent les ocres et blancs lumineux des bateaux. Le puissant panache de fumée du remorqueur au centre donne une certaine force dramatique tout comme la balise rouge à gauche indiquant la dangerosité du plus grand méandre. Aujourd’hui, ce dernier reste aussi majestueux avec sa charmante église.