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Le long de la Seine, découvrez les monuments qui composent la route historique des amoureux des vieilles pierres.

La route des abbayes prend son départ à Rouen, avec l’abbatiale Saint-Ouen, attenante à l’hôtel de ville qui occupe les précédents bâtiments conventuels de l’époque mauriste. La construction de cet édifice d’art gothique s’est étalée sur plusieurs centaines d’années, du XIVe au XIXe siècle. Une balade dans ses jardins permet d’en admirer toute la splendeur, comparée aux plus imposantes des cathédrales.
La curiosité : l’abbatiale Saint-Ouen abrite la plus riche collection de vitraux du XIVe siècle de France.

Non loin de Rouen, l’abbaye Saint-Georges de Boscherville se dévoile à flanc de coteaux, dominant les méandres de la Seine. Son église de style roman tardif repose sur des vestiges vieux de plus de 2 000 ans, traces de la présence de temples païens puis d’une chapelle avant la création de l’abbaye bénédictine. Quatre hectares de jardins proposent aux promeneurs un verger, de grandes variétés de plantes médicinales et odorantes mais aussi un labyrinthe !  
La curiosité : plusieurs cadrans solaires, de formes diverses, sont présents dans le jardin.

Quelques kilomètres plus à l’ouest en longeant la Seine, à Jumièges, « la plus belle ruine de France », comme l’appelait Victor Hugo, laisse paraître ses deux imposantes tours. Depuis la Seine, la vue de cet édifice détruit en partie au XIXe siècle est saisissante. Se balader au milieu de ces vestiges est toujours synonyme d’émotions, notamment lors de la traversée de la nef ouverte qui donne le vertige. Outre son jardin à l’anglaise, le parc abrite aussi un logis abbatial, lieu d’exposition temporaire dédié aux arts visuels.
La curiosité : il est possible de voyager dans le temps grâce à l’application Jumièges 3D, via une tablette, un smartphone ou un casque de réalité virtuelle. Ainsi, le visiteur plonge dans l’époque de l’abbaye avant sa destruction.

A Rives-en-Seine, à quelques encablures du pont de Brotonne, des moines sont toujours en activité à l’abbaye Saint-Wandrille. Cette communauté y œuvre depuis 1894 : restauration de peinture, gardiennage de documents d’archives physiques et depuis quelques années brasserie. Cette dernière activité remporte d’ailleurs un grand succès, les bières produites par les Frères – à consommer avec modération – se vendent comme des petits pains. 
La curiosité : un majestueux pélican en pierre surplombe la porte éponyme. Il est symbole du Christ qui a donné son sang pour le salut de l’humanité.

En remontant dans la vallée du Commerce, affluent de la Seine entre Lillebonne et Bolbec, se dresse l’abbaye cistercienne du Valasse – Notre Dame du Vœu. Après de nombreux travaux de restauration, ce lieu est devenu un site événementiel, tant pour le grand public (mariages, manifestations culturelles) que pour les professionnels (espaces de coworking, séminaires). Il est aussi possible de se promener librement dans ses jardins, ponctués par des arbres labellisés « arbres remarquables ». 
La curiosité : le salon de thé « La Laiterie » accueille les visiteurs pour une pause rafraîchissante et gourmande.

En direction de l’estuaire de la Seine, un détour par la vallée de la Lézarde permet de découvrir l’abbaye de Montivilliers, une des plus anciennes de Normandie puisqu’elle a été édifiée au VIIe siècle. Ce fut un monastère de femmes jusqu’à la Révolution. En haute saison, il est possible de visiter le lieu, qui accueille aussi des expositions temporaires toute l’année.
La curiosité : l’abbaye a donné son nom à la commune, les abbesses autorisant très tôt l’installation d’habitations et d’industrie à proximité de l’édifice.

Un peu plus à l’ouest, l’abbaye de Graville offre une vue imprenable sur Le Havre aux courageux ayant gravi la colline. L’église, construite par Guillaume Malet de Graville, compagnon de Guillaume le Conquérant, est de style art roman normand, hormis son chœur reconstruit à l’époque gothique. Ce lieu est particulièrement connu pour sa collection de 150 maquettes de maisons de la fin du XIXe au début du XXe siècle.
La curiosité : la « Vierge noire », une monumentale statue représentant la Vierge à l’enfant, trône dans les jardins.

En s’éloignant de la Seine, la route des abbayes réserve d’autres édifices tout aussi majestueux.

En remontant le long de la côte d’Albâtre jusqu’à Fécamp, les touristes peuvent visiter l’abbatiale de la Saint-Trinité. Selon la légende, la construction de cet édifice fût décidée après la découverte sur la plage du tronc de figuier dans lequel avait été caché le Précieux Sang du Christ. Moniales et moines bénédictins se sont succédés dans ce monastère qui jouissait de la protection royale et possédait une grande influence dans la région.
La curiosité : cet édifice gothique mesure 127 mètres de long et possède de nombreuses décorations des XVe et XVIe siècles.

Enfin, à quelques kilomètres à l’est, l’abbaye Notre-Dame-du-Pré apparaît à Valmont. Elle fût fondée en 1169 par Nicolas d’Estouteville, alors seigneur des lieux. Des moines y prirent place jusqu’en 1789 (date de leur dispersion par ordonnance révolutionnaire) et le domaine fût racheté par des particuliers en 1791. Pendant ces 600 ans, l’abbaye vécut incendie, pillages mais aussi constructions de nombreux bâtiments. Depuis 1994, le lieu a repris sa vocation initiale et accueille les bénédictines de Notre-Dame-du-Pré de Lisieux.
La curiosité : au-dessus du portail extérieur, il est possible de contempler un motif décoratif réalisé par le peintre Eugène Delacroix à partir d’anciens fragments de vitraux.