Tous les quatre ans, la Seine a sa Grande Parade des bateaux. Au quotidien, celle de la faune et de la flore est toute aussi vivante et colorée. Marie Lepelley travaille à la direction de l’Environnement et gère avec son équipe cinq Espaces naturels sensibles (ENS) entre Villequier et les Roches d’Orival, le long du fleuve.
Entrer dans le monde de Marie Lepelley, c’est prendre soudain conscience du vivant qui nous entoure et de ses richesses insoupçonnées. On y découvre des reptiles se faufilant entre les herbes hautes, des mares peuplées de salamandres et de tritons, des chauve-souris cachées sous les écorces ou encore des orchidées et des orobanches colonisant comme autant de petits trésors les pelouses des coteaux calcaires. « J’ai un métier varié » reconnaît tout sourire Marie Lepelley « et c’est très gratifiant de travailler sur la biodiversité. » Chaque action menée peut ainsi conduire à une petite victoire : quelques espèces rares de plus chaque année, de nouveaux visiteurs sensibilisés accueillis dans les ENS. Celle qui se destinait au départ à être vétérinaire comme toutes les petites filles qui se sentent proches des animaux, s’oriente finalement vers l’écologie et avec un master gestion de l’environnement en poche et une première expérience comme animatrice Natura 2000, elle entre en 2022 à la direction de l’Environnement du Département. « J’avais envie de travailler davantage sur l’aspect opérationnel, d’être plus en contact avec le terrain ». Depuis, les chantiers s’enchaînent : de la mise en place de pâturages à la gestion forestière ou au suivi d’espèces. Prochainement, un chantier en hippo traction devrait ouvrir aussi sur la Côte du Roule pour la restauration d’une pelouse. « Les questions qu’on se pose sont toujours très concrètes : par exemple quand, combien et quels animaux mettre dans les pâturages ? Ou quelle machine utiliser pour quels travaux ? » Elle raconte aussi ses inventaires de vieux arbres à Jumièges, à la recherche des cavités à chauves-souris en toute discrétion pour ne pas déranger d’éventuelles occupantes en pleine hibernation ! Travailler autour de la Seine est toujours un vrai plaisir : « la diversité des milieux fait tout le charme de cette vallée et les vues y sont magnifiques ! » résume Marie Lepelley. En plus des cinq ENS qu’elle gère (Le bois de Villequier, l’Abbaye de Jumièges, les Roches d’Orival, la Côte et le Bois du Roule), elle anime également la démarche Natura 2000 sur le site des îles et berges de Seine. « Entre Rouen et la limite de l’Eure, il existe une dizaine d’îles où l’on trouve d’anciens boisements alluviaux avec des variétés intéressantes comme le peuplier noir. » On sait aussi que le faucon pèlerin, espèce protégée depuis les années 70 vient y nicher, peut-être en lien avec les Roches d’Orival. Un vrai petit paradis au milieu de l’eau et à deux pas de la ville.