L’estuaire de la Seine est l’un des trois plus grands de France, avec ceux de la Loire et de la Gironde. Ce patrimoine naturel exceptionnel, façonné par le fleuve, les marées et les activités humaines, fait l’objet d’une préservation nécessaire.
L’estuaire de la Seine se caractérise par le mélange, au gré des marées, des eaux de la Manche dans l’embouchure du fleuve. Quatre entités paysagères se distinguent : le milieu marin, les marais non endigués, les marais endigués et le marais de Cressenval. À cheval sur les départements de la Seine-Maritime, de l’Eure et du Calvados, cette vaste zone humide s’étend de part et d’autre du fleuve, sur une distance de près de 30 km entre le pont de Tancarville et la mer. Elle abrite un ensemble de milieux typiques et remarquables à l’échelle européenne – milieux subtidaux (environnements toujours immergés), vasières, prés salés, mares, roselières ou prairies humides – à l’interface entre terre et mer. Ces habitats permettent l’expression d’une flore d’une grande richesse – plus de 500 espèces répertoriées à ce jour – et abritent quantité d’animaux dont pas moins de 385 espèces de papillons, 354 d’oiseaux, 91 de poissons, 42 de mammifères, 11 d’amphibiens, 26 de libellules, 163 d’araignées… Ce lieu où s’exprime pleinement la vie est idéalement situé sur un axe majeur de migration.
Cet espace naturel présente également un tout autre visage puisqu’il est par ailleurs un territoire aménagé et artificialisé depuis très longtemps en raison de la présence de grands ports maritimes, de zones industrielles et de la métropole havraise toute proche. Jusque dans les années 1970, l’estuaire de la Seine n’avait que cette vocation portuaire et industrielle. Après le classement en 1985 d’un territoire de 3 400 hectares en réserve conventionnelle, un décret ministériel du 30 décembre 1997 a entériné la création d’une réserve naturelle nationale sur une surface initiale de 3 678 hectares. Il s’agit du plus haut statut de protection à long terme d’un espace naturel en France, sous l’égide de l’État, protégeant des espèces ou des milieux spécifiques ou rares. La réserve a ensuite été étendue à la superficie actuelle de 8 528 hectares par un second décret datant du 9 novembre 2004.
Cette richesse environnementale est au cœur de toute l’attention d’une association siégeant au Havre. Depuis 1999, la Maison de l’Estuaire assure la délicate mission, confiée par l’État, de gérer la réserve naturelle. Sa création est cependant antérieure puisqu’elle remonte à 1992. À cette époque, elle a notamment joué un rôle de médiateur lors du débat public relatif à l’aménagement de Port 2000. Elle réunit les multiples acteurs : Haropa, la Chambre de Commerce et d’Industrie Seine-Estuaire, les collectivités territoriales, les usagers de la réserve naturelle et les associations de défense de l’environnement. L’association organise diverses animations pour sensibiliser le public et valoriser ce territoire aux multiples atouts à découvrir à pied, à vélo ou à cheval.
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