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Trait d’union entre la Normandie et l’Ile-de-France, la vallée de la Seine porte désormais une ambition économique commune à toutes les collectivités riveraines, dont le Département de la Seine-Maritime. Une alliance indispensable pour relever les défis de demain.

A Rouen commence le chenal, couloir d’eau invisible creusé dans les sédiments pour ouvrir le passage aux imposants vraquiers. Chaque année, les terminaux du Grand Port Maritime de Rouen, premier port céréalier d’Europe, traitent quelque 20 millions de tonnes de marchandises destinées pour partie à l’export. Du port de Rouen à celui du Havre, réunis depuis le 1er juin 2021 au sein d’une même entité (Haropa Port), la Seine, autrefois sinueuse, prend des allures de grand canal, corseté sur près de 180 km de berges enrochées ou cimentées. Entrepris durant la deuxième moitié du XIXe siècle, l’endiguement a destiné le fleuve à la navigation, émaillant la campagne d’images insolites de ces grands navires glissant silencieusement au milieu des champs. A l’aval de la région parisienne, les activités économiques n’ont cessé de se développer depuis des décennies sur les bords de Seine, autour des ports du Havre et de Rouen, des chantiers navals, de l’extraction de la craie, des centres textiles puis du secteur de l’énergie, avec la construction de cités nouvelles pour loger la main d’œuvre venue de l’extérieur.

Produits manufacturés

Après la pétrochimie, la filière automobile, l’aéronautique, c’est désormais la logistique qui a le vent en poupe, maillon stratégique d’une course à la mondialisation toujours plus vive. Entre 2 et 3 millions d’EVP (équivalent vingt pieds, mesure standard du volume conteneur) de produits manufacturés arrivent chaque année sur le port du Havre à destination notamment de la région parisienne.

Une dimension européenne

Hier port d’attache des grands Transatlantiques, Le Havre est aussi la porte d’entrée des paquebots de tourisme dont certains remonteront jusqu’à Rouen : le secteur de la croisière, tant fluviale que maritime se porte bien.

Entre Paris et la mer, la vallée de la Seine est un territoire ouvert sur le monde et aspire à une dimension européenne. Dans le même temps, de nouveaux défis se profilent pour les prochaines années : négocier le tournant des énergies non fossiles (hydrogène, éolien en mer), décarboner les sites industriels, promouvoir l’économie circulaire et anticiper les besoins en compétences, développer enfin les alternatives au tout-routier. L’économie a toujours été le moteur de la vallée mais devra à l’avenir composer avec les paysages pour réduire son impact visuel, ménager des espaces de nature, autres richesses d’un territoire aujourd’hui en pleine mutation.