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De Notre-Dame-de-Bliquetuit à Duclair, la route des fruits sillonne sur 62 km le territoire de Jumièges et d’Anneville-Ambourville, entre Seine et vergers. A la belle saison, la campagne explose de parfums et de couleurs et prend des allures de pays de Cocagne.

A l’origine de cette longue tradition arboricole, les moines de l’abbaye de Jumièges ont commencé par cultiver la vigne. L’implantation est favorable, la terre fertile, abritée des vents, au pied des falaises de craie qui font rayonner la chaleur. Dès le XVIIe siècle, sont plantés les premiers poiriers et pommiers puis, beaucoup plus récemment, pruniers, cerisiers et petits fruits rouges ont à leur tour fait irruption dans les vergers qu’ils égayent dès leur arrivée à maturité de couleurs acidulées.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, les arbres de haute-tige associés aux prairies et aux animaux de pâturage ont dominé le paysage avant de laisser place à d’autres formes de culture plus adaptées aux contraintes économiques du monde moderne. Pour autant, les anciens vergers n’ont pas tous disparus, contribuant à l’identité de la vallée que le Parc naturel régional des boucles de la Seine normande s’attache à préserver en même temps que les savoir-faire qui lui sont associés.

De là est née la route des fruits : cette route touristique, qui relie la maison du Parc (Notre-Dame-de-Bliquetuit) à Duclair en traversant les boucles de Jumièges et d’Anneville-Ambourville, part à la découverte des vergers et cours fruitières de la vallée de la Seine. Dès le mois d’avril, la nature se met en beauté et se pare de fleurs nacrées qui se dispersent au moindre souffle d’air. Quelques semaines plus tard, les premiers fruits arrivent sur les étals des marchés locaux de Duclair, d’Yvetot ou de Caudebec-en-Caux (Rives-en-Seine) ou sont directement vendus chez le producteur. On cultive aujourd’hui dans la vallée de la Seine une quarantaine de variétés courantes – prunes Gaillon, mirabelles, reines-claudes, cerises burlat ou Napoléon, poires conférence, comice ou William et des pommes qui se dégustent toute l’année, parmi lesquelles une variété très locale nous vient directement des moines arboriculteurs : la bénédictin !  Sans compter les producteurs de pommes à cidre qui perpétuent des gestes ancestraux. Depuis sa création il y a 30 ans, l’association pomologique de Haute-Normandie œuvre de son côté pour la sauvegarde des variétés fruitières les plus anciennes qu’elle répertorie et multiplie dans ses vergers de collections. Et là, il y a encore de quoi déguster ! Une vingtaine de variétés de cerises, une quarantaine de prunes et quelque 240 variétés de pommes !