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Ils contribuent au pittoresque de la basse vallée de la Seine et permettent chaque année à 10 millions de personnes de passer gratuitement d’une rive à l’autre. Entre Rouen et Le Havre, huit passages d’eau sont aujourd’hui gérés par le Département de la Seine-Maritime.

Indispensables aux riverains pour se rendre « de l’autre côté de l’eau », un brin exotiques pour les voyageurs en transit, les bacs font depuis longtemps partie du paysage du fleuve. D’abord à rames, puis à moteur dès la seconde moitié du XIXe siècle, ils prirent la suite des passeurs qui assuraient autrefois la traversée sur des barques à fond plat, souvent dans des conditions périlleuses. La mise en place d’un service plus sûr et régulier de bacs fut donc considérée comme un progrès pour les populations riveraines, et celui-ci resta d’ailleurs le seul moyen de liaison entre les deux rives jusqu’à la construction des premiers ponts à partir de 1959. 

Huit points de passage

De nos jours, il existe huit points de passage de Canteleu-Dieppedalle à l’aval de Rouen jusqu’à Quillebeuf-sur-Seine-Port-Jérôme. Les plus gros flux sont absorbés par les deux bacs de Duclair et de Port-Jérôme classés en catégorie « maritime », accessibles aux poids-lourds et qui peuvent contenir jusqu’à une trentaine de véhicules légers (contre 10 pour les bacs « fluviaux »). Chaque traversée a ses habitués et son charme bien particulier. Depuis Sahurs, le bac permet de gagner le village de La Bouille sur la rive gauche, réputé pour ses galeries d’artistes et ses ruelles anciennes, et donne accès à l’échangeur autoroutier de Bourg-Achard. Quand vient l’été, les piétons se mêlent aux véhicules et les cyclotouristes lancés sur l’itinéraire de la Seine à vélo ou sur la Route des fruits ne boudent pas leur plaisir d’un temps suspendu à rêvasser face au paysage. Trois bacs desservent en particulier la très touristique presqu’île de Jumièges, à la hauteur de Yainville, de Jumièges et du Mesnil-sous-Jumièges, entre vergers et falaises.

Tracer sa route

Riverains, promeneurs, voyageurs d’un jour : les raisons d’emprunter les bacs sont multiples. La traversée est courte : à peine quelques minutes, tout juste le temps de sortir de la voiture et d’entrevoir la mer au bout du fleuve avant d’aller travailler ou de tracer sa route ; tandis que le bac, lui, repartira chercher son lot de nouveaux passagers. Selon les points de passage et le degré d’affluence, les bacs fonctionnent en principe en continu (hors temps de pause) à moins que les conditions météorologiques ou la venue de grands convois ne contrarient la régularité des rotations. Pour connaître l’état du trafic, une application sur smartphone 76 Pocket et un site internet www.inforoute76.fr permettent aux usagers de s’informer en temps réel.

Avec leurs bras articulés et une touche de couleur, les bacs de Seine rythment ainsi la vie du fleuve, attelés à leur immuable routine pendulaire. La particularité de ces transbordeurs est d’être « amphidromes », c’est-à-dire qu’ils peuvent se déplacer indifféremment d’avant en arrière. En charge de cette flotte et de son entretien, le Département de la Seine-Maritime investit régulièrement pour la moderniser : trois bacs ont été remplacés ces deux dernières années : les bacs 24 (Port-Jérôme-Quillebeuf-sur-Seine), 25 (Yainville-Heurteauville) et 26 (Sahurs-La Bouille). Trois autres le seront d’ici 2028 avec à l’étude une nouvelle motorisation fonctionnant au biométhane issu d’une filière locale.

Les huit passages d’eau de la basse Seine, de Rouen au Havre  : Dieppedalle, Val-de-la-Haye, Sahurs, Duclair, le Mesnil-sous-Jumièges, Jumièges, Yainville et Port-Jérôme.

Écouter le podcast sur le lancement du bac 25 (archive de décembre 2021)